Baba entra dans la pièce. Elle était ronde et vide. Des torches à la flamme violette ainsi qu’une petite ouverture vers la surface éclairaient la salle. Il s’avança vers le piédestal, mais… Une étrange silhouette se tenait près de la lance. Elle avait la corpulence d’un homme. Il était vêtu d’un grand manteau noir à capuche, et muni d’une longue épée ténébreuse dans son dos. On ne voyait pas ses yeux. Cet homme dégageait une aura meurtrière.
L’homme mystérieux, qui était immobile jusqu’alors, baissa sa capuche… Baba écarquilla les yeux. C’était Loux, son maître.
« Maître ? Que fais-tu là ? Ça fait deux mois que je n’ai pas eu de tes nouvelles ! » Cria aussitôt le chevalier. Loux leva la tête et fixa intensément son disciple.
« Loux ? Cria-t-il de nouveau. Sore, qu’est-ce qu’il lui arrive ?
-Je ne sais pas ! Regarde ses yeux, ce sont ceux d’une bête enragée. On dirait que son épée le possède. Détruis-la et il devrait redevenir normal. »
Au même moment, Loux dégaina sa grande épée et commença à attaquer son disciple. Ne pouvant attaquer son Maître, le chevalier n’eut d’autre choix que de se mettre sur la défensive. Après un long combat, Baba fit un bond en arrière, pour marquer une pause. Il haletait, des perles de sueur coulaient le long de son visage. Son bras droit était parsemé de coupures et saignait abondamment. Peu après avoir retrouvé son souffle, il chargea avec une prodigieuse vitesse, et le combat reprit de plus belle. On n’entendait seulement le bruit des lames. Le bataille était d’une extrême intensité. Mais Loux était trop puissant. Baba contrait un énième coup, quand son épée se brisa en éclats, qui tombèrent au sol. Son coup n’étant pas arrêté, la lame de Loux continua son chemin vers le corps du chevalier qui l’évita avec une extrême dextérité.
Il n’avait plus d’arme pour se défendre. Il allait mourir. Baba allait mourir.
« La lance baba ! Prends la lance ! »
Sur les mots de sa déesse, il concentra toute son énergie, jusqu’à ce que des petits éclairs l’entourent. Il descendit sur ses appuis et resta immobile quelques secondes, se déplaça quasiment instantanément près de la lance, laissant une traînée de poussière et d’air chargée en électricité derrière lui.
Baba sortit la lance de son piédestal. Tout à coup, il sentit l’énergie le gagner. Des éclairs d’une plus grande puissance émanaient de lui. L’instant d’après, il chargea sur son maitre. Il lui asséna des coups d’une rapidité toujours plus importante. À chaque coup donné, il se déplaçait instantanément vers un autre flanc de son adversaire. Mais malgré la rapidité et la puissance de ses coups, Loux les contrait sans grande difficulté. Son épée n’avait pas même une égratignure. Il se remit à l’assaut de son disciple. Baba avait encaissé trop de coups. Loux frappa à nouveau, et.. Baba tomba à terre.. épuisé.. il n’en pouvait plus. Son corps était engourdi. Le sang qui coulait des blessures de son corps couvrait ses bras et une partie de son front. il perdit conscience. Loux brandit son épée au dessus de son disciple… Cette dernière commença lentement sa descente vers le corps du chevalier…
Soudain, une flèche vint heurter l’épée dans la main du démoniaque Loux, la fragilisant un tantinet et le faisant reculer de quelques mètres suite à l’onde de choc émise au contact de la flèche et de la lame. Tout à coup, une personne surgit des escaliers inférieurs de la Nyantagne. Puis deux. Puis trois. Ainsi, une dizaine d’hommes et de femmes étaient présents dans la salle ronde. Tous portaient des armures et armes diverses et variées. C’étaient les Nyans, les membres de la guilde à laquelle appartenait Baba.
Tandis que l’une d’entre eux éloignait Baba de la zone de combat, les autres chargèrent sur Loux. Il se fit assaillir de tous les cotés. Même s’il était très puissant, il ne put leur résister. Au fil du combat, son épée eut une fissure. Puis elle s’agrandit. Un marteau vint la heurter, et elle se brisa. Un bruit d’éclat retentit dans la salle. Un flash vint aveugler toutes les personnes présentes dans la pièce. Quand la lumière disparut, ni les éclats de l’épée, ni Loux n’étaient présents.
Baba se réveilla. Il ouvrit doucement les yeux. Il regarda droit devant lui. Il était couché. Il vit une femme magnifique. De longs cheveux noirs ornaient son fin visage dont les beaux yeux verts ressortaient particulièrement. Il pouvait apercevoir ce qui lui semblait être des oreilles de chat. Il devait sûrement rêver. Il vit sur son visage un sourire forcé, des larmes dans ses yeux. Il comprit de suite que son périple n’était pas fini. Il comprit qu’il devait gagner en puissance afin de retrouver son maitre.
« Tu t’es bien battu. Tu peux te reposer maintenant. » Chuchota la déesse à son protégé. Sur ces mots, Baba sentit son esprit chanceler, il s’endormit.

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