Trésors national

Une bénédiction, hein ? Pensais-je alors que je regardais l’autel, tandis que ma mère préparait Cassandra.

D’autant que je sache, les bénédictions étaient souvent des cadeaux offerts par les dieux d’un monde fantastique aux héros destinés à sauver le monde. Cependant, à en juger par ce que le prêtre vient de nous dire, dans le monde de Sapherya, tout le monde avait la chance d’en recevoir une, mais le ton de sa voix suggérait que ce n’était pas une grosse affaire.

– Reste ici, Cassandra, dit-elle en la posant sur l’autel.

Avec de grands yeux curieux, la petite fille hocha la tête et regarda les runes creusées dans la pierre. Le Grand Prêtre s’approcha de l’autel et se mit à chanter quelque chose d’étrange. Pour moi, cela semblait étrange et l’accent était différent aussi, mais j’ai reconnu quelques mots, alors peut-être qu’il parlait simplement dans une version archaïque de notre langue actuelle ?

Le chant du Grand Prêtre n’était pas seulement pour le spectacle, je pouvais sentir l’Énergie Magique dans l’air s’agitant autour de l’autel. Ma sœur le remarqua aussi et regarda autour d’elle.

Soudain, Cassandra fut entourée d’une belle lumière dorée et des lettres blanches faites de magie apparurent devant elle. Surpris et légèrement amusé par cela, la petite fille rit et frappa dans ses mains.

Une fois la lumière disparue, seules les lettres restaient.

« Comme prévu, votre petit ange a reçu une bénédiction. Madame Drakarys, vous pouvez venir la chercher. Les lettres ne disparaîtront pas jusqu’à ce qu’un autre enfant soit placé sur l’autel ou je disperserai la magie”, dit le Grand Prêtre avec un sourire.

Maman hocha la tête et alla chercher Cassandra. La petite fille revint joyeusement dans ses bras, tandis que le prêtre maintenait son regard sur les lettres blanches flottantes.

Après un moment de lecture attentive, il se retourna et nous dit ce qui était écrit là-bas.

“C’est un peu différent de ce que je vois habituellement, mais je suis heureux de vous informer que votre fille a reçu les bénédictions suivantes: [Bénédiction de la bienfaisance] de notre bien-aimée déesse Sapherya; [Bénédiction de bataille] de Kreatull le Dieu de la guerre; Et la plus particulière est la [Bénédiction des esprits] de Schamreya, la déesse de la nature et des elfes. » Expliqua Caladeveren.

« Quoi ? Trois bénédictions ?” Remarqua père surpris.

Maman le regarda de la même façon, tandis que moi et Cassandra nous n’avions absolument aucune idée de ce que les adultes autour de nous étaient en train de dire.

Caladeveren hocha la tête et ferma les yeux pendant un moment.

« Maman ? Qu’est ce qu’il y a ?” Demanda Cassandra.

« Eh bien, petite, une bénédiction signifie que tu es aimé par un dieu, et en tant que tel, les lois dictent que tu devrais être traité avec beaucoup de soin”, a expliqué mère.

« Alors trois c’est mauvais ? » Demanda-t-elle en sillonnant son front.

“Non, au contraire, c’est très bien … C’est juste qu’avec trois bénédictions, tu sera traité comme un trésor national. Deux auraient suffi aussi.” Elle lui montra un doux sourire puis lui fit un petit baiser sur le front.

« C’est … quoi tr… tro… tois… spécial ? » Demanda-t-elle tout en bégayant gentiment.

« Erm … un c’est ça, alors que deux c’est ceci … C’est trois. » Père lui expliqua en montrant son doigt, puis deux, et à la fin trois.

« Um … » La petite fille était confuse.

“Quand tu seras plus vieille, mon enfant, nous t’expliqueront. Sache juste que nous sommes très très fiers de toi !” Mère lui dit ça juste avant qu’elle de la blottir.

Elle rit joyeusement, tandis que les adultes fondaient à cause de la surexcitation de cette scène.

Eh bien, ils n’avaient pas besoin de se donner la peine de m’expliquer toutes ces choses.

Grâce à mes souvenirs de la vie passée, j’étais en train d’en comprendre le sens.

Fondamentalement, une bénédiction était proche d’un miracle, deux était étonnant, et trois était ultra rare, un génie. Pour cette raison, ceux avec deux ou plusieurs bénédictions avaient un traitement spécial dans ce pays. C’était comme être sur Terre et découvrir que vous avez eu un QI de plus de 200. Les universités se regrouperont autour de vous essayant de vous offrir le meilleur de ce qu’ils pouvaient, avec le désir sous-jasent d’élever leur réputation ainsi.

“Ne t’inquiète pas, Léo … Tu peux toujours être avec ta sœur jusqu’à ce qu’elle ait dix ans.” Me chuchota père.

J’ai cligné des yeux surpris.

Que vient t elle de dire ?! Criai-je dans mon esprit.

Ma jolie sœur câline allait partir ? Alors qui allait pour moi la choyer, caresser, et gâté pourrir ?!

OI ! SARGE ! RÉPARE ÇA ! Criai-je dans mon esprit.

A ce moment, ignorant de tout le monde, sur le front de la grande sculpture derrière l’autel, une petite fissure apparut qui passerait inaperçue pendant les quelques mois à venir.

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